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Gypsy Guitars

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Booker : Alexandre

En 1989, Angelo Debarre, Serge Camps et Frank Anastasio gravaient Gypsy Guitars, album qui marqua le renouveau du gypsy jazz au tournant des années 90 et propulsa Angelo comme l’un des plus brillants représentants de cette musique sur la scène internationale. Trente-cinq ans après, les trois protagonistes ont décidé de donner une suite à cette aventure.

 

En réalité, le fil de l’histoire ne s’est jamais vraiment interrompu. L’enregistrement du premier album, devenu très vite une référence, ne prolongeait-il pas déjà lui-même une intrigue née à La Roue Fleurie, haut lieu de la musique gypsy tenu par le guitariste Serge Camps entre 1984 et 1988 ? Car c’est bien là, dans ce bistrot-cabaret parisien de la rue Caulaincourt, où la musique coulait à flots tous les soirs, que tout a commencé. Angelo, Serge et Frank s’y rencontrèrent et y scellèrent derechef l’essentiel de leur complicité. Digne héritier du swing de Django Reinhardt – celui du quintette à cordes des années 30, notamment –, Angelo y découvrit avec délectation l’ampleur et la richesse du répertoire tsigane, avec lequel il développa de larges affinités. En transposant à la guitare, en un style unique, les mélodies traditionnellement jouées au violon ou à la flûte issues des pièces hongroises ou roumaines, Serge suscita en effet plus d’une vocation… Quant à Frank, guitariste et fils du luthier Pierre Anastasio, il apprit à y jouer de la contrebasse !

 

Si la culture manouche d’Angelo, magnifiée par son exceptionnelle virtuosité, trouva naturellement à s’incarner dans le répertoire des valses, dont il demeure un spécialiste, cet « opus 2 » n’en maintient pas moins l’équilibre du cocktail qui avait fait le charme du premier : musique tsigane (Suite hongroise, Suite roumaine, Souvenir de Toronto…) – arrangée et interprétée par Serge Camps – et standards évoquant la mémoire de Django (Charleston, Bei dir war es immer so schön ou The Sheik of Araby, unique reprise de l’opus originel, placée ici symboliquement en ouverture, comme pour « renouer le fil ») s’y côtoient avec bonheur. Tandis qu’Angelo déroule désormais sa propre inspiration pour ce qui est de l’idiome à trois temps (Manège, La Manouche), Serge continue de dénicher de majestueuses pépites, glanées entre autres lors de ses incursions dans la musique russe (Valse des Ecoliers). 

 

Au-delà de l’incandescente flamboyance de l’interprétation, souvent portée à vif, ce qui frappe tout au long de cet album, et contribue à en entretenir le feu, c’est l’imparable cohésion rythmique du trio. Celle-ci repose sur une double entente (à double – ou triple ? – détente), constitutive de l’originalité du projet : au gré du répertoire, chacun des deux solistes se retrouve tour à tour accompagnateur. Aux passes rythmiques poussées dans leurs plus extrêmes retranchements par Angelo et Frank (Suite hongroise) répondent la précision de l’assise et l’harmonie des lignes concoctées par Frank et Serge. Le décor n’est pas planté au hasard. L’on n’accompagne pas une valse comme un swing, ni une ballade comme une csardas. De cette intime connaissance des domaines parcourus, aussi bien que de la largeur de la perspective, émergent l’unité et l’unicité de la proposition, dans toute sa puissance. En cela, Gypsy Guitars tranche singulièrement dans le paysage.

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